Le tribunal administratif de Marseille décide d’annuler la protection fonctionnelle accordée à François Bernardini et Marc Einaudi

23 juillet 2025

Julien Mariani
Rédigé par Julien Mariani

Depuis plus de trente ans, François Bernardini trône à la mairie d’Istres, un fief provençal sous tension où l’opposition menée par Michel Caillat ne cesse de dénoncer ce qu’elle qualifie de « dérives politiques ». En 2022, le conseil municipal avait accordé une protection fonctionnelle à Bernardini et à son adjoint Marc Einaudi, permettant aux deux élus de se voir rembourser leurs frais d’avocat dans les affaires judiciaires les impliquant. Mais le doute vint vite s’installer du côté de la justice administrative. Le 18 juillet 2025, le tribunal administratif de Marseille a mis un coup d’arrêt à cette faveur, annulant cette décision au motif qu’elle n’était pas conforme aux règles du droit public. Cette décision s’inscrit dans un contexte de plus grande rigueur quant à l’octroi de la protection fonctionnelle dans les collectivités territoriales, un sujet qui fait fréquemment débat à l’échelle nationale.

Ce jugement, fruit d’un recours initié par la préfecture des Bouches-du-Rhône et par l’ancien maire d’Istres himself, met en lumière les conditions strictes encadrant ce bénéfice dont jouissent les fonctionnaires et élus en cas de procédures judiciaires. La protection fonctionnelle, si elle permet habituellement d’alléger la charge financière pesant sur l’élu en exercice, ne saurait être automatisée, surtout quand les accusations concernent des faits susceptibles d’être qualifiés de fautes personnelles. Retour sur un contentieux qui illustre à la fois les enjeux politiques locaux et les évolutions de la justice administrative en matière de responsabilité des agents publics.

Tribunal administratif de Marseille : retour sur l’annulation de la protection fonctionnelle accordée à François Bernardini et Marc Einaudi

Le tribunal administratif de Marseille ne s’est pas contenté d’une simple revue de forme. Avec sa décision du 18 juillet 2025, il a clairement affirmé que la protection fonctionnelle accordée à François Bernardini et à Marc Einaudi par le conseil municipal d’Istres en octobre 2022 ne respectait pas les fondements du droit public. Les détails de cette décision juridique permettent d’éclairer les contours stricts de ce dispositif méconnu mais crucial pour les fonctionnaires et élus.

  • Une protection fonctionnelle non justifiée : Le tribunal rappelle que l’existence d’investigations préliminaires, ici une simple mention par le parquet national financier, ne suffit pas pour déclencher ce droit.
  • Les procédures engagées : Pour prétendre à cette aide, l’élu doit être formellement mis en cause à travers une plainte avec constitution de partie civile ou une mise en examen.
  • Fautes personnelles exclues : Les faits reprochés, soupçons de favoritisme et détournement de fonds, sont de nature personnelle et ne relèvent pas du plein exercice des fonctions publiques.
  • L’erreur de droit du conseil municipal : Le tribunal a ainsi considéré que la prise en charge des frais engagés était illégale en l’état.
Élément cléDécision du tribunal administratif
Motif de la protection fonctionnelleInadapté : simples investigations préliminaires insuffisantes
Notification à l’éluAbsence de mise en examen ou plainte avec constitution de partie civile
Nature des faitsFaute personnelle détachable de la fonction
Volonté du conseil municipalErreur de droit en accordant la protection

Cette affaire illustre bien les tensions entre élus locaux dans un contexte où le contrôle de la gestion publique est plus que jamais au centre des préoccupations. Pour plus de détails, vous pouvez consulter le communiqué officiel du tribunal administratif de Marseille ici et la décision du Conseil d’État précisant certaines règles .

Les circonstances et les enjeux autour de la protection fonctionnelle pour les élus locaux

Dans le droit public français, la protection fonctionnelle vise à protéger les fonctionnaires et certains élus dans le cadre des procédures liées à leur mission. Cependant, cette protection n’est ni absolue ni automatique, comme le rappelle notamment le tribunal administratif de Marseille dans cette affaire.

  • Dispositif inscrit dans le Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) : il précise que la protection fonctionnelle doit être justifiée par les actes liés aux fonctions.
  • Cadre juridique strict : seul un acte public peut ouvrir ce droit, pas une simple enquête ou une mise en cause préliminaire.
  • Responsabilité personnelle exclue : en cas de faute détachable de la fonction, la collectivité ne prend pas en charge les frais.
  • Exemple concret : des soupçons de favoritisme et détournement de fonds publics sont considérés comme des fautes personnelles, comme dans le cas Bernardini.
  • Conséquences politiques : la décision impacte la crédibilité de l’exécutif municipal et amplifie les tensions entre majorité et opposition.
AspectDescriptionImpact en 2025
Cadre légalArticle L. 2123-34 du CGCT encadrant la protection fonctionnelleRenforcement du contrôle sur l’octroi
Mise en causePlainte formelle ou mise en examen nécessaireDiminution des octrois précoces
Faute personnelleExcuse la collectivité de la prise en chargePlus grande vigilance sur les dossiers des élus
Tensions politiquesOpposition plus agressiveFrictions accrues dans les conseils municipaux

Pour comprendre les subtilités et ajustements récents en matière de protection fonctionnelle, la lecture de l’analyse du Conseil d’État sur le sujet est recommandée ici.

Derrière ce bras de fer administratif, une question brûlante : jusqu’où peut aller la solidarité financière de la collectivité envers ses élus ? La réponse s’affine avec ces décisions, là où la justice administrative rappelle les règles, souvent mal connues du grand public, qui gouvernent le droit public et la gestion des fonds publics.

Les enseignements à tirer sur la protection fonctionnelle et la gestion des affaires publiques locales

Au-delà du litige proprement dit, cette décision schématise un tournant dans la façon dont les collectivités locales abordent la protection fonctionnelle, enjeu majeur mêlant droit et politique. Retour sur les principaux enseignements liés à cette annulation.

  • Clarification sur l’application stricte de la loi : les élus ou fonctionnaires concernés ne verront plus leur protection accordée à la légère.
  • Meilleure gestion des dépenses publiques : éviter que les collectivités ne soient débordées par des frais d’avocats injustifiés.
  • Prise en compte du contexte judiciaire : la protection ne peut pas précéder une mise en examen ou plainte formelle.
  • Pression accrue sur les élus : en cas d’affaires graves, ces derniers devront assumer plus rapidement leurs responsabilités financières personnelles.
  • Renforcement des mécanismes de contrôle de la part des préfectures et administrations : vérifications plus rigoureuses avant accord.
EnseignementConséquence pratique
Application rigoureuse du droitRéduction des cas d’octroi abusif
Gestion financière des collectivitésMoins de dépenses injustifiées
Clarification des procéduresMeilleure transparence
Responsabilité des élusIncitation à la prudence
Contrôle administratif accruPlus d’audits et vérifications

Cette affaire résonne avec plusieurs décisions récentes, notamment la jurisprudence en matière de protection fonctionnelle disponible sur le site officiel du tribunal administratif de Marseille. Pour ceux curieux des coulisses d’autres batailles juridiques dans le sud, jetez un œil aussi à cette annulation du burkini à Marseille , ou aux péripéties des voyageurs entre Marseille et Paris ici.

FAQ pratique sur la protection fonctionnelle et les élus locaux

  • Qu’est-ce que la protection fonctionnelle ?
    Il s’agit d’un dispositif qui permet aux fonctionnaires et élus d’obtenir le remboursement des frais de justice liés à leur mission, sous conditions strictes, notamment que les faits soient en lien avec leurs fonctions.
  • Pourquoi la protection fonctionnelle peut-elle être annulée par la justice administrative ?
    Lorsqu’elle est accordée en dehors des conditions légales, notamment en cas d’absence de mise en examen formelle ou si les faits relèvent d’une faute personnelle.
  • Quelle différence entre faute personnelle et faute de service ?
    La faute personnelle est détachable des fonctions, engage donc la responsabilité individuelle, alors que la faute de service relève de l’administration.
  • Est-ce que tous les élus bénéficient automatiquement de cette protection ?
    Non, il faut que les conditions légales soient réunies, et qu’il y ait un lien formel avec l’exercice de leurs mandats.
  • Où peut-on consulter les décisions concernant la protection fonctionnelle ?
    Sur le site du tribunal administratif de Marseille et les analyses du Conseil d’État.
Julien Mariani

JULIEN MARIANI

Avec Pastis & Olive, j’ai voulu créer un coin du web qui sent bon la cuisine du Sud, les olives, le romarin… et un bon verre de pastis.
Je partage ici mes recettes préférées, mes coups de cœur du terroir, mais aussi des conseils maison, jardin et bricolage — parce qu’un art de vivre, ça va bien au-delà de l’assiette.

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